Le document unique des risques professionnels : dépasser l’obligation légale et en faire un sujet d’entreprise !

La gestion des risques professionnels ne se limite pas à une simple conformité réglementaire. Elle représente une opportunité stratégique pour les entreprises désireuses d’améliorer leur performance globale et leur environnement de travail. Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est un document certes un peu fastidieux, mais au-delà d’être une obligation, il peut devenir un véritable outil RH. Cet article vise à présenter le DUERP et à expliquer comment il peut dépasser son statut d’obligation légale pour devenir un levier de développement et de motivation pour l’entreprise.

Qu’est-ce que le DUERP ?

Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels est un outil légal obligatoire en France depuis 2001, visant à recenser tous les risques pour la santé et la sécurité des salariés dans chaque équipe, appelées « unité de travail ». Il doit être rédigé pour toutes les entreprises dès le premier effectif. L’objectif est de prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles, et promouvoir le bien-être au travail. Sa forme exacte n’est pas imposée mais il doit contenir les différents risques de manière précise, leur degré de fréquence et gravité, les mesures mises en place pour y remédier et les futures actions à mener pour continuer à les mitiger. Cela implique l’identification, l’analyse, et la hiérarchisation des risques, suivies de la mise en place d’actions préventives adaptées. C’est un exercice un peu fastidieux car il faut recenser et penser à tous les risques possibles pour chaque équipe, physiques bien sûr, mais aussi psycho-sociaux. Depuis la loi de 2022, ce document doit être conservé pendant 40 ans, mis à jour annuellement (pour les entreprises de plus de 11 salariés), mis à disposition des salariés et des anciens salariés, et devra être digitalisé et publié sur les sites des organisations patronales à compter de 2024.

Faire du DUERP un sujet stratégique

Au-delà de l’obligation légale, le DUERP se révèle être un instrument stratégique précieux. Il contraint les entreprises à se pencher sur le problème de la gestion des risques. Les petites entreprises, qui oublient parfois cette obligation, ne voient pas toujours l’intérêt du document, notamment les entreprises de services. Pourtant il peut et doit être considéré comme un moyen de placer la santé et la sécurité des salariés au cœur des préoccupations de l’entreprise, ce qui s’avère extrêmement utile à bien des égards. Premièrement, il permet de réduire les coûts indirects liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles, tels que l’absentéisme, la baisse de productivité, ou encore les frais juridiques et de réparation. Deuxièmement, en favorisant un environnement de travail sain et sécurisé, il contribue à l’amélioration de la qualité de vie au travail, un facteur clé d’attraction et de rétention des talents. Enfin, il véhicule une image positive de l’entreprise, soucieuse du bien-être de ses salariés. En associant les salariés à la réflexion, cela permet de générer un sentiment d’appartenance mais aussi de prendre conscience des risques, première étape cruciale. Mais attention, pour que cet exercice soit réellement utile, il conviendra de mener les actions de prévention, notamment de sensibilisation des salariés et des managers.

En conclusion…

Le DUERP n’est pas seulement un document à produire pour se conformer à la loi ; c’est un outil de gestion stratégique essentiel. En l’intégrant dans une démarche globale de prévention et d’amélioration continue, les entreprises peuvent non seulement réduire les risques professionnels mais aussi améliorer leur performance et leur attractivité. Le défi réside dans la capacité des dirigeants à dépasser la vision traditionnelle du DUERP comme une contrainte, pour l’adopter comme un levier de développement durable !

 

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