L’alternance est une voie de formation de plus en plus prisée, tant par les étudiants que par les entreprises. En 2023, la France a enregistré près de 975 000 nouveaux alternants, une augmentation par rapport à 2022, certes moins significative qu’entre 2021 et 2022 mais qui montre bien la tendance toujours haussière du nombre d’alternants, induite en partie par les aides financières de l’Etat. Bien que, fort heureusement, une grande partie des alternances se passe très bien, cette montée en popularité s’accompagne également de quelques témoignages d’entreprises insatisfaites, décrivant des alternants peu impliqués ou inefficaces. Mais est-ce vraiment l’alternant le problème, ou bien l’entreprise, voire le tuteur, qui ne sait pas comment le gérer ? Cet article explore les avantages et les inconvénients de l’alternance et cherche à comprendre où se situe véritablement le problème.
Avantages et défis de l’alternance
L’alternance offre de nombreux avantages, tant pour l’alternant que pour l’entreprise. Pour l’étudiant, c’est une opportunité de mettre en pratique ses connaissances théoriques et d’acquérir une expérience professionnelle significative. De plus, l’alternance permet souvent de financer ses études tout en obtenant un diplôme. Pour l’entreprise, c’est une occasion de former un jeune talent à ses méthodes et à sa culture, avec la possibilité de recruter un collaborateur déjà formé à la fin de son contrat. C’est aussi l’occasion d’avoir un regard neuf sur les façons de travailler et apporter de la jeunesse au sein des équipes.
Toutefois, l’alternance présente aussi des défis. Les alternants peuvent parfois manquer de maturité ou de professionnalisme, arriver en retard, ou avoir du mal à équilibrer leurs obligations scolaires et professionnelles. Par exemple, une entreprise a rapporté qu’un alternant arrivait régulièrement en retard, manquait d’initiative dans ses tâches ou d’enthousiasme. Mais ces défauts sont-ils uniquement imputables aux alternants ?
Le rôle crucial du tuteur
Un bon tuteur joue un rôle crucial dans la réussite de l’alternance. Les alternants n’ont pour la plupart pas travailler en entreprise et n’en connaissent ni les méthodes de travail ni les codes. Il ne s’agit pas simplement de superviser, mais d’accompagner et de former. Le tuteur doit être pédagogue, patient et capable de motiver l’alternant. Il doit aussi avoir une bonne compréhension des objectifs pédagogiques de la formation et savoir comment intégrer l’alternant dans l’équipe.
Un bon tuteur sait comment équilibrer les exigences de l’entreprise avec les besoins de formation de l’alternant. Il donne des tâches pertinentes et progressives, offre un feedback constructif, et aide l’alternant à développer ses compétences. Par exemple, un tuteur attentif pourrait organiser des points réguliers pour discuter des progrès de l’alternant et ajuster les missions en fonction de ses besoins d’apprentissage.
Les clés de la réussite
En fin de compte, la réussite d’une alternance dépend autant de l’entreprise et du tuteur que de l’alternant. Un alternant qui semble « peu impliqué » peut en réalité souffrir d’un manque de soutien ou d’encadrement adéquat. Les entreprises ne doivent pas oublier qu’elles ont recruté quelqu’un d’inexpérimenté, en formation, et ne peuvent pas attendre que tout se passe bien sans investir le temps nécessaire. Elles doivent s’assurer que leurs tuteurs sont bien formés et préparés à accompagner des jeunes en formation. Cela inclut des formations spécifiques pour les tuteurs et un suivi régulier pour s’assurer que l’alternant progresse.
Alors, mauvais alternant ou mauvais tuteur ? La réponse, quand une alternance se passe mal, est souvent un peu des deux, mais une chose est certaine : avec le bon encadrement, même un alternant en difficulté peut devenir un atout précieux pour l’entreprise. C’est donc à l’entreprise de prendre ses responsabilités et de créer les conditions nécessaires pour que l’alternance soit une expérience enrichissante pour tous.